(Du côté de Raphaël Monticelli)
Monde et tant d’œuvres
A déchirer
Du vif de l’œil
Interroger ces traits
Ces flèches ces chants
Soulever les bords
Pour entrouvrir l’espace
Déterrer le temps
Flotter dans la clarté
D’un bâti asymétrique
Chancelant bégayant
Et entrer en résonance
Avec ce qui du monde
Conspire à creuser
De silence nos vies
Pour la chance d’une voix
Le soleil d’une épaule
Et laisser sa chance à l’homme
Et au monde
(Du côté de Michel Butor)
Remuer le suaire
Mains éblouies
D’encres futures
Donner corps au vide
Couleur à l’intervalle
Laisser courir la déchirure
Comme un soleil pressé
Dans les mots dépliés
Ajustés traversiers
Et le silence d’un sourire
La générosité d’un émoi
Comme parois d’un ciel
Ouverts à tous les vents
Porteurs d’oiseaux à venir
(Du côté d’Yves Ughes)
Mains d’été
Soleil fou aux doigts
Echarper la lumière
A grands coups d’harmonica
Et la rendre à ses ombres
Fixer la reine déchirée
A ses points de miel
Et douter
Le cœur pris
Dans ses dentelles de silence
Devant la porte de pierre
Et l’eau qui dit
Voici le ciel
Sa chance