En ce lieu de Martin Miguel
lieu ici de palpitations et de spasmes
de béton noué parfois rongé
ces alvéoles : des porosités de la vie que la couleur absorbe
comme ces vertèbres séparées dans la violence agencées finalement dans la tension de l’existence et fortes
disposées à l’architecture
éventuellement
ce bois aussi convulsif comme le sang trouvant pourtant sa voie de circulation dans la brisure des lignes
d’un équilibre et d’un ordre toujours en recomposition mais aussitôt défaits
et puis surtout ces formes arrachées au vide
cette rigueur du néant au solaire mêlé
le ciment vibre de son intensité
menacé néanmoins par la béance
ce qui peut irradier le gagner quand, effrité,
il cède à la suie
au noir qui rayonne rendant perceptible et palpable la part accordée à la mort
la part que gagnent la morsure et le retrait
ces cellules qui tombent et menacent finalement la force
cet écartement abandonné à l’usure qui ne peut que nous vaincre
mais la transe demeure et parcourt de veinules en artères
et la mort là
peut être passage de vie
trou vacant mais non déserté palpitant d’ombres et de cambrures sur l’énergie installées
comme il se doit dans la vie reconquise immortelle laissée sur le corps des femmes
on ressort du lieu comme éclairé de noir
comme acceptant la part obscure de l’impulsion
comme réconcilié avec la jointure douloureuse des vertèbres
Yves Ughes (2002)